Le chien est un animal curieux. Cette curiosité le mène parfois à des rencontres insolites… voire dangereuses ! Les chenilles processionnaires font partie de ces malencontreuses découvertes. Un tête-à-tête avec ces insectes pourrait être ravageur. Notre vétérinaire Zoostar vous explique pourquoi.
Les chenilles processionnaires,
qui sont-elles ?
Les Thaumetopoea pityocampa, plus connues sous le nom de chenilles processionnaires, colonisent les pins dans de nombreuses régions.
Au printemps, elles vont quitter leur nid et descendre le long de l’arbre en file indienne (en procession) pour s’enterrer dans le sol sous forme de chrysalide afin de se développer. Vers la mi-septembre, la chenille processionnaire va ressortir sous forme de papillon de nuit. De juin à septembre, ces papillons vont se reproduire et déposer leurs œufs dans les pins ou chênes pour qu’ils puissent se développer à leur tour. Et ainsi de suite…
Au cours de leur croissance, les chenilles changent de couleur et se recouvre de poils (jusqu’à 1 million !). Ces petites chenilles brunes, oranges et velues ont un poil urticant et irritant. Ils contiennent la thaumatopoéine, une toxine qui provoque d’importantes réactions irritatives et/ou allergiques : il ne faut donc jamais les toucher !
Pour l’homme et les animaux, les poils de ces chenilles sont dangereux. Le contact direct n’est pas forcément nécessaire : le vent peut faire voler ces poils et les déposer sur vous, tout comme la tonte de la pelouse ou encore une tentative de détruire une procession.
Ainsi, s’il y a eu un contact avec la peau, une éruption douloureuse avec démangeaison peut apparaître dans les huit heures qui suivent. Le contact avec les yeux peut mener à une conjonctivite. L’inhalation peut engendre des maux de gorge, des éternuements, voire des difficultés respiratoires.
En savoir plus sur la chenille processionnaire
Le contact des poils des chenilles processionnaires avec le chien
Des dégâts importants
Les chiens sont naturellement attirés par ces chenilles à cause de leur mode de déplacement si particulier. De par leur curiosité, les toutous peuvent être amenés à toucher les chenilles vivantes, mortes ou des restes de nids avec leur museau, ou avec leur langue pour « goûter ». Les zones les plus touchées sont la bouche, la face et les yeux.
En cas de contact avec leur langue, leur première réaction sera de couiner, car ils ont mal. Ils se mettent ensuite à baver, et la zone en contact avec les poils gonfle, présente des tuméfactions et un durcissement inquiétant.
Si ce n’est pas pris en charge immédiatement, la partie de la langue touchée peut se noircir, et devenir violette. Une nécrose peut se produire et la partie touchée peut tomber (âmes sensibles, on vous épargne les images de nécrose… Une simple recherche sur notre ami Google vous illustrera cela).
Vous devez rincer abondamment la bouche avec de l’eau froide (10-15min de rinçage).
Vous l’aurez compris, il est important d’amener d’urgence votre chien chez son vétérinaire. Les premiers soins seront des anti-inflammatoires, antihistaminiques puissants, antibiotiques, perfusions… Mais arrivé au stade de nécrose, l’amputation de la zone touchée peut être envisagée.
Sur des animaux (ou des personnes) allergiques, les réactions sont d’autant plus violentes (œdème de Quincke) et le pronostic vital peut être engagé.
Comment préserver au mieux votre chien de ces chenilles ?
Même si ces chenilles sont dangereuses, il ne faut pas penser à tout prix à abattre l’arbre de leur nid (après tout… c’est la nature !). Il est possible de s’adapter à elles et les laisser vivre leurs cycles.
- Vers la mi-septembre, vous pouvez mettre des « pièges» le long des troncs. Il s’agit d’un sac plastique qui va capturer les chenilles lors de leur descente. Pensez à mettre ces pièges assez hauts pour que ni les enfants, ni les animaux ne puissent l’atteindre.
- Si vous voyez des nids dans les pins, vous pouvez faire un signalement auprès de la Mairie, pour qu’elle réalise une intervention adaptée. Attention : ne tentez pas de retirer le nid vous-même.
- La mésange est le plus grand prédateur naturel de la chenille processionnaire. Elle peut manger jusqu’à 500 chenilles par jour en hiver. Cet oiseau a la faculté de ne pas craindre les poils urticants, et très souvent, il va frapper l’insecte contre une branche pour séparer la peau (et donc les poils) de son intérieur. Il pourra ainsi l’ingérer sans soucis. Vous pouvez poser un nid à mésanges pour les attirer.
- Les feuillus en lisière des forêts de pin, en particulier des bouleaux émettent des odeurs répulsives pour les chenilles.
Les conséquences sont les mêmes pour le chat. Cependant, il est plus méfiant et donc moins exposé à ces chenilles processionnaires.
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